Notre philosophie en 7 principes

Les structures des expériences du Cheval Bleu se sont réunies autour de sept principes fondamentaux. Ces principes sont autant de valeurs communes qui orientent la réflexion et définissent l’optique dans laquelle les soins de santé mentale doivent, selon nous, être pensés et développés à notre époque.

1. Une approche globale de la souffrance

Nous pensons que la souffrance psychique résulte non seulement de facteurs « médicaux » mais aussi environnementaux et sociétaux. C’est pourquoi elle doit être traitée sous chacun de ses aspects. Ce n’est qu’en l’approchant en ce sens que nous pouvons arriver à la comprendre, l’appréhender, et ainsi mettre des choses en place pour permettre à la personne en souffrance d »améliorer sa qualité de vie.

2. Des soins dans le milieu de vie

Nous pensons que les soins de santé mentale doivent être donnés dans des structures implantées dans le milieu de vie et non dans de grandes institutions éloignées du cadre de vie des personnes en souffrance psychique. Un environnement familier, un réseau social, des liens affectifs, un suivi personnalisé et des institutions adaptées sont autant de clés pour une amélioration de la condition de ces personnes, et pour leur permettre de se réapproprier le rôle de citoyen.

3. Des services intégrés

Nous pensons que pour être efficace, l’ensemble des services actifs dans le domaine de la santé mentale doit être articulé de manière cohérente. Ces services doivent assumer la responsabilité de l’entièreté de la demande d’aide et de soins sur un territoire clairement défini. C’est la meilleure garantie pour assurer la continuité, la personnalisation et l’accessibilité des soins.

4. Des liens avec les soins de santé primaires

Nous pensons que pour construire un système de soins efficient, il faut tenir compte du rôle capital et de l’expérience des acteurs de première ligne : médecins généralistes, aides familiales, maisons médicales… Facilement accessibles, ils sont des alliés précieux sur le terrain, parmi les premiers confrontés à toute manifestation de la souffrance. Leur intégration et leur expérience sont des atouts précieux dans la construction d’un système de soins de santé mentale.

5. L'Inclusion sociale

Nous pensons que les relations sociales sont une des clés de la réussite d’un parcours de soin. Etre entouré, accompagné, épaulé par des structures complémentaires dans des domaines tels que la culture, la formation, le travail, les loisirs, … améliore considérablement la vie des personnes en souffrance psychique. Les relations non-professionnelles (proches, pairs, voisinage,…) sont à valoriser dans le cadre d’un système de santé mentale complet et intégré dans le milieu de vie.

6. De la participation des usagers et des proches

Nous pensons que pour construire un système de soins efficient, il faut également tenir compte de l’expérience des usagers des services de soins en santé mentale et de leurs proches. Leur implication est primordiale et bénéfique dans le processus de développement d’un système de soins complet et intégré. Cela se traduit par la mise en place de comités d’usagers, la création d’associations de proches, … qui donnent de la légitimité à leur rôle d’acteurs de la santé mentale.

7. Dé-stigmatisation et promotion de la santé mentale

Nous pensons qu’il faut lutter contre les stéréotypes dont sont encore trop souvent victimes les personnes en souffrance psychique : dangerosité, irresponsabilité, … Les préjugés sont autant de handicaps au quotidien que de facteurs de dé-liaisons sociales. Ce travail de démythification de la santé mentale implique aussi une information centrée non plus uniquement sur les aspects curatifs mais surtout sur les aspects préventifs, auprès de tout un chacun. Devons-nous rappeler qu’une personne sur quatre souffrira d’un problème de santé mentale au cours de son existence ?